• Les chroniques de JP

    Au départ, les chroniques de JP était une rubrique où, je cite la moi de 15ans, "je vous mettrai des histoires marrantes, des délires que j'ai vécu avec mes amis ... par contre il y aura des surnoms, vous les découvrirez au fur et à mesure ...

    Vous vous en doutez, JP c'est moi ...".

    Aujourd'hui, cette rubrique correspond plutôt à un défouloir et un recueil d'expérience. En gros, ça parle de ma vie quotidienne.

  • As-tu déjà eu un cours d'éducation sexuelle (en gros le truc où on te parle pendant deux heures de préservatifs, de capotes et potentiellement de consentement) ? Moi oui. J'en ai encore quelques vagues souvenirs, par rapport à un datant de l'époque du collège, et le suivant au lycée.

    Mais aujourd'hui (en réalité il y a quelques temps, par ce que j'ai attendu la fin de l'année pour publier l'article par souci d'anonymat), je suis passée de l'autre côté du miroir. Et j'ai donc blablater pendant deux heures, devant des jeunes au départ très contents de louper leur cours de maths, mais très gênés par la suite, lorsqu'on a commencé à évoquer les zones érogènes.

    Pour remettre les choses dans le contexte, il faut savoir que dans les études de santé, on réalise ce qui s'appelle le service sanitaire. En gros, on fait une action de prévention. Nous, les étudiantes sages-femmes, on a donc eu le droit d'aller dans un lycée pour parler de santé sexuelle et affective. Ce qui en soit, est plutôt bien vu : le métier de sage-femme, aujourd'hui, est bien plus large que simplement faire naître les bébés : on fait aussi le suivi de grossesse, la rééducation du périnée, plein d'autres trucs très chouettes, et enfin (et surtout) le suivi gynécologique. Donc effectivement, on est censées s'y connaître un peu pour tout ce qui est IST et contraception.

    Evidemment, on n'a pas parlé que de ça. La santé sexuelle et affective, c'est bien plus large que les risques. C'est avant tout le plaisir et tout le tralala (d'où le fait que je parlais d'évoquer les zones érogènes).

    On en est donc aussi venu à parler de genre et d'orientation sexuelle (parce que c'est important. Très important !). Et c'est là que je reste assez stupéfaite.

    Déjà, commençons par évoquer la préparation de nos interventions auprès des lycéens. Je me doutais un peu que les filles de ma promotion ne serait pas très à l'aise sur le sujet, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point là. Je ne pense clairement pas être experte sur le sujet (après tout, je reste une femme cisgenre a priori hétéro), mais j'essaye de pas mal me renseigner. Et je me souviens d'un jour avoir lu un témoignage qui disait que les personnes lesbiennes, pour leur suivi gynéco, rencontraient des professionnels pas du tout à l'aise sur ce qu'il fallait proposer pour des personnes qui avaient des rapports entre personnes à vulve. Et bah soyons honnête, c'est pas encore gagné. Mais l'avantage, c'est que de préparer ces interventions aura sûrement permis d'ouvrir un peu plus les esprits.

    Parlons des lycéens. Ils connaissaient des choses, et c'est vraiment super, même si c'était parfois un peu flou. Mais par contre, bon sang, les questions qu'ils nous ont posés ... Ca m'a particulièrement touchée. Parce que vraiment dommage de se poser des questions comme ça à notre époque.

    Alors reprenons : bien sûr que oui, c'est normal et pas grave d'être attiré par d'autres hommes (quand on a soi-même un pénis). Ensuite, concernant tout ce qui va être pratiques sexuelles, il faut avant tout écouter son corps et ses envies. Donc avec une protection (préservatif, digue dentaire ou gants) et du lubrifiant, il n'y a pas de risque particulier, et on peut faire après tout ce qu'on veut (avec le consentement de l'autre personne, bien évidemment !) (même si très franchement, on sait qu'il y a un soucis de représentation).

    ~ En gros, tout ça pour te dire à toi qui lis cet article, je pense que ce qu'il faut retenir, dans le domaine de la santé sexuelle et affective, c'est qu'il faut s'écouter, soi et des envies ! Et puis bien évidemment, tout ça dans le respect de l'autre qui a lui aussi ses propres envies (la communication entre les partenaires, c'est super important aussi).
    (Et les protections sont importantes aussi, parce que les IST et les grossesses non désirées, c'est pas cool).


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  • 2020 summary - Oui, c'est pour moi le dernier coucher de soleil de 2020

    Et voilà. Une nouvelle année se termine. Beaucoup de gens en sont heureux. Moi pas totalement.

    2020, c'était une année qui pour moi, symbolisait beaucoup. Mes 20 ans déjà. 20 ans quoi. C'était censé être magique.

    Mais non. Et je ne vais pas accuser la covid. Oui, ça ne m'a pas aidé, mais malheureusement, j'ai du mal à croire que j'aurais accompli ce que je voulais sans lui. Et je ne suis pas sûre que j'y arrive l'année prochaine (et là par contre, j'accuse un peu le covid).

    Mais soyons un peu optimistes, et parlons des bons points de cette année (Pas tous, mais ceux qui m'ont le plus marqué et dont je me sens capable de parler ; n'hésite pas toi aussi à me dire les tiens si tu as envie de les partager).

     

    Déjà, j'ai vu mes premières naissances. Je dirais que cette année, j'ai vu (et aidé, plus ou moins) environ trente enfants venir au monde. Bienvenue à eux. Vos naissances étaient toutes magiques, chacune à leur façon.

    J'ai aussi travaillé, avec un salaire à la clé. Et même si ce n'était pas vraiment gratifiant, je l'ai fait.

    J'ai aussi fait des rencontres. Beaucoup de personnes qui m'ont sûrement déjà oublié, et que j'oublierai sûrement aussi, quelques autres aussi, mais cela m'aura marqué. Parce que chacune de ses rencontres m'en aura appris un peu plus sur la vie.

    Dans un tout autre registre, j'ai aussi pas mal dessiné. Et j'ai l'impression d'avoir bien progressé sur les décors, les hommes. J'ai pu expérimenté diverses techniques, et ce fut une bonne chose.

    Autre point, même si je n'ai pas surmonté certaines choses, j'ai pris conscience pleinement des problèmes. Et même si ce fut dur, j'ai pris sur moi, je les ais affronté. C'était un premier pas, et même si le chemin est encore très long, au moins, ça y ait, je me suis lancée.

    2020 summary

     

    En gros, c'est ce que je retiendrais pour cette année. On se revoit la prochaine ^^.

    Et n'oublions pas, Bonne année !

     


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  • Ah oui, merci, au bout de cinquante fois, je ne l'avais pas compris.

     

    Bon, dans cet article, je vais un peu parler de mes stages.
    Il faut savoir que dans ma formation, on a énormément de stages (de trois semaines chacun, et on tourne dans différents services), où l'on a pas vraiment de professionnel référent pour nous encadrer sur la durée du stage (il arrive que parfois, on enchaîne plusieurs gardes avec la même personne, mais c'est rarement plus de deux gardes). Et à la fin de chaque journée (ou nuit), on doit faire une feuille de garde, qui récapitule notre journée et nous permettra ensuite d'être évaluée sur l'ensemble du stage.

    Du coup, de façon particulièrement liée à mes difficultés sociales, ce système est très compliqué pour moi (mais c'est même d'ailleurs aussi compliqué pour des personnes qui sont plus à l'aise que moi). Je dois chaque jour m'habituer à un nouveau professionnel, à son regard, à  son jugement, son encadrement (parce que clairement, il y a en a qui ne veulent pas d'étudiants, et qui le montrent bien) ...
    Heureusement, dans la relation avec les patientes, ça ne pose pas trop de soucis (sûrement car je suis dans un rôle de soignante, pas vraiment la "moi" de tous les jours).

    Et chaque jour, en fin de garde, lorsque je fais remplir la fameuse feuille, je me retrouve avec le même commentaire. Tu l'auras compris, il s'agit de "doit prendre confiance en soi". Peu importe que que ma garde se soit bien passé ou non, c'est systématique. Et ça commence à m'énerver un peu.
    Parce que récapitulons, j'en suis déjà à trois stages cette année (avec en plus d'autres stages les années précédentes), alors c'est bon, j'ai compris qu'il fallait que je me fasse confiance.
    Mais putain que c'est compliqué. Comme si l'on pouvait claquer des doigts, et, du jour au lendemain, assumer pleinement qui on est.

    Le plus terrible dans tout ça, c'est que je me connais, et je sais que depuis septembre, j'ai déjà fait d'énormes progrès. Mais ça, qui peut vraiment le savoir ? Parce que puisque je vois de nouveaux professionnels chaque jour, ils n'ont pas la moindre idée de qui je suis, de tout ce que je prend sur moi pour oser demander, faire ... Mais mes efforts passent inaperçus, parce que je ne fais pas encore assez vis à vis de ce qu'on pourrait attendre de moi.
    Parce qu'il y a encore certains gestes techniques "simples", tels que poser un cathéter, que je n'arrive pas à faire parce que je n'ose pas, par peur de rater le geste, ou de faire mal à la patiente. Parce que bien souvent, je parle avec une toute petite voix diminuée par la timidité ...

    Et le problème, c'est qu'ensuite, quand les feuilles de garde (et leur fameux commentaire) remontent à la cadre du service, puis à mon enseignante référente, il n'y a que ça qui ressort, puisque ça revient systématiquement. Et du coup, j'a le droit à chaque fois à un petit entretien, pour me dire, il faut oser, machin, truc, bidule .. Et à nouveau, elles n'ont pas la moindre idée des progrès que j'ai pu faire, parce qu'elles ne me voient pas agir, elles voient simplement les commentaires écrits.
    Qu'est-ce que je peux en dire moi ? Oui c'est vrai, il faut que je prenne confiance en moi, parce que même si j'ai progressé, ce n'est réellement pas encore suffisant. J'en ai conscience de cela, sans avoir besoin de tout ces commentaires qui me le rabâchent sans cesse. J'ai conscience qu'en osant pas faire un geste technique, c'est là qu'on est le plus délétère.  Mais je veux juste qu'on arrête de me le dire. Qu'on arrête de me prendre à part, comme si j'étais une petite chose faible, pour me faire des pseudos-encouragements qui au final, ne servent qu'à me renvoyer à la tête mes difficultés sans me donner de réelles pistes pour progresser. Alors que soyons honnêtes, je n'ai clairement plus besoin qu'on me renvoie mon manque de confiance en moi à la tête, parce que je me le reproche déjà bien trop toute seule.

    Car au final, je n'en peux plus, parce qu'à force de me battre contre moi-même, avec parfois l'impression que c'est vain, je m'épuise. Parce que c'est 8 ou 10 heures de boulot, qui non seulement sont physiques, mais aussi mentales (parce qu'on est face à des êtres humains, qui ont leur histoire, qu'il faut partager pendant une vingtaine de minutes avant d'enchaîner sur une autre histoire, toute aussi prenante ...)(et parfois même à l'extrême opposé, de la mort à la vie en moins d'une heure, littéralement). Et moi, je me rajoute à cela le fait de me battre en permanence contre moi même, pour correspondre aux attentes du professionnel.

    J'adore mes études, vraiment, mais la situation m'empêche d'en profiter pleinement (sans parler du covid bien entendu). Ca me donne juste envie d'exercer (sauf que ce n'est pas pour tout de suite), pour relâcher cette pression (parce qu'actuellement, quand je suis en autonomie avec des patientes, ça se passe beaucoup mieux ; sauf que personne ne peut en témoigner). Mais avec mes difficultés actuelles, j'ai juste peur de ne pas y arriver. Qu'à force de ne pas oser, je finisse par prendre du retard au niveau de l'acquisition des gestes techniques, et que je me retrouve à devoir vivre une année d'étude supplémentaire, qui n'apportera que son lot vain de "doit prendre confiance en soi" supplémentaires ...

     

    Cet article est clairement un article coup de tête, publié dans le feu de l'action, parce que ça me fait du bien d'extérioriser tout ça. 

     

     

    Edit : Bon. Soyons honnêtes, je n'ai pas tenu. Apres 12h de publication, j'ai mis cet article hors ligne. Je ne me sentais pas légitime de me plaindre de ça.

    Je me disais "Il y a des gens qui ont des problèmes bien plus gros que ça" (rappelons le, je sortais d'un stage en consultation de suivi de grossesse, et même si dans l'idée commune, c'est quelque chose de magique, cela n'empêche pas certaines patientes d'avoir des vies très compliquées).

    En plus de cela, j'etais stressée (par le stage, par des difficultés d'organisation, par mes partiels à venir ...) et extrêmement fatiguée.

    Cela n'empêche rien. J'ai le droit de me sentir mal par rapport à cela. Et il ne faut pas que je "dévalorise" cette forme de souffrance. 

    Parce que oui, ca me fait du bien de l'exprimer. Alors je dois l'exprimer. Et pas me cacher en mettant ça hors ligne. Je me cache bien trop souvent, n'en rajoutons pas.


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  • Aujourd'hui (enfin le jour où j'ai commencé cet article), je marchais dans la rue, quand mon talon s'est enfoncé dans la boue. C'était quelque chose d'assez désagréable. Je me suis aussitôt dit "je n'aime pas cette sensation". J'ai alors pensé à toutes ces petites (ou pas) choses qui me déplaisent, et à celles qui au contraire, me touchent .

    Dans un élan de positivité (parce qu'on a tous besoin de positif, moi la première), j'ai donc décidé de te partager les moments qui me font ressentir de bons sentiments.

     

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    J'aime sentir le vent qui arrive de face, et qui soulève mes cheveux, dégageant mon visage un bref instant. J'aime aussi le vent de dos, qui me pousse et me donne l'impression de m'aider à avancer.

    J'aime voir les lumières d'un coucher de Soleil, les mouvements d'une mer déchaînée, et les formes mouvantes des flammes et des nuages.

    J'aime me réveiller. Tout en douceur, blottie dans mes draps, dans le cocon chaleureux et silencieux d'un matin sans réveil.

    J'aime les sourires des autres. Celui d'un inconnu qui s'arrête pour me laisser passer, celui de la patiente qui me reconnaît et est heureuse de me revoir. Surtout celui là.

    J'aime le contraste de l'eau chaude qui parcourt mon corps, ou de la boisson chaude qui coule dans ma gorge, après avoir affronté la fraicheur.

    J'aime travailler de nuit en salle de naissance, lorsqu'il n'y a plus aucune patiente dans le service, et qu'on se retrouve avec les soignants, tous aussi fatigués les uns que les autres, à sombrer dans un léger sommeil collectif.

    J'aime lorsque je crée. Le moment où cet échappatoire au monde extérieur m'en ouvre la porte. J'aime savoir que dans ce refuge de papier et crayons, j'arrive à susciter un peu d'attention, à créer un semblant de magie.

    J'aime oublier le temps qui passe. Ne pas guetter l'horloge chaque minute, mais plutôt vivre chaque instant.

    J'aime ces brefs moments où j'ai envie de danser, de rire, de profiter. Quand je me dis "là, je suis bien".


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  • Je m'en veux, parce qu'une sorte de peur m'empêche continuellement d'agir. Mais de quoi j'ai peur ? De paraître ridicule, bizarre, pas drôle ? J'ai peur de ne pas être parfaite ? J'ai peur de me ridiculiser ? Je ne sais pas. Et le problème, c'est que par contre, je sais qu'à me taire, je suis sûrement encore plus bizarre.

    Je m'en veux, parce que je sais que petit à petit, cela me gâche la vie. Je sais que ce n'est pas rester enfermé dans ma chambre, derrière mon écran, à droite, à gauche, sans jamais laisser de traces, qui me permettra un jour d'atteindre mes rêves.

    Je m'en veux, parce que tous les efforts que je peux faire sont vains. Parce que je dois m'y prendre mal, mais que je suis incapable de changer de façon de faire. Et ce, même si les choses s'empirent.

    Je m'en veux, parce que lorsque je me tourne vers le passé, je regrette beaucoup de choses. Je n'étais pas gentille, alors que les gens ne le méritaient pas. Et puis je regrette les choses, qui petit à petit, m'ont fait devenir celle qui aujourd'hui est incapable de s'affirmer, de s'assumer.

    Je m'en veux, parce que j'ai l'impression d'en devenir ennuyante. A trop vouloir être parfaite, à juger les gens mentalement, en repérant les choses pour lesquelles je veux me démarquer d'eux, est-ce que je ne deviendrai pas fade ?

    Je m'en veux, parce que même si à côté de ça, je pense que je suis quelqu'un d'à peu près chouette, qui s'assume en grande partie, qui est plutôt bien dans sa peau, il y a cette part de moi qui me revient toujours en pleine face lorsque je dois affronter des situations nouvelles. Cette part là, je crois que je la déteste.

     

     

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    Plus d'un mois après l'écriture de ce texte, je me décide enfin à le publier. Je l'ai écrit sur un coup de tête, en mettant des mots sur mes ressentis.
    Au début, j'avais pour projet de le supprimer quelques jours après, une fois que la petite phase de "déprime" (le terme est un peu exagéré) que je traversais soit partie. Je n'ai cependant pas pu m'y résoudre (même si la phase de "déprime" est bel et bien passé). Je crois que j'aime bien ce texte, malgré ce qu'il décrit. Ainsi, pour ne pas qu'il se perde dans les méandres de ce blog (je n'aime pas laisser des articles non publiés en suspens), le voilà publier.


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